« Prévenir et lutter contre le cancer grâce à ses défenses naturelles », tel était le titre de la conférence de David Servan–Schreiber, organisée par Etopia et pilotée par Thérèse Snoy en collaboration avec la régionale du Brabant wallon. La conférence s’est déroulée dans un auditoire de l’UCL plein à craquer. Au point que de nombreuses personnes ont suivi les propos du neuropsychiatre depuis les escaliers !

DSS2.jpgCélèbre pour son livre « Guérir », David Servan–Schreiber est venu présenter cette fois les études qui ont précédées la parution de son ouvrage intitulé « anticancer », qui décrit les méthodes naturelles permettant de lutter contre ce fléau.

Avant toute chose, David Servan–Schreiber (appelons-le DSS pour la commodité) a rappelé au public qu’il considère la médecine conventionnelle comme primordiale dans la prévention et le traitement du cancer. En revanche, il est selon lui parfaitement possible de stimuler fortement ses défenses naturelles contre le cancer afin de l’éviter ou, si la maladie est déjà déclarée, de prolonger sa vie au maximum.

De nombreuses études ont montré que les cas de cancers suivent une courbe en progression rapide qui commence vers 1940 et s’accélère ensuite, principalement dans les régions développées sur un mode occidental. De plus, selon DSS, l’idée fortement répandue selon laquelle les cancers ont souvent une origine génétique est fausse : seuls 5 à 15 % des cas peuvent être identifiés sur cette base !

Il semble donc que la plupart des cas dépendent d’autres facteurs, tout simplement liés à des modes de consommation et à des modes de vie inadaptés…

Ainsi, plusieurs éléments contribuant à la multiplication des cas de cancers depuis 1940 peuvent être mis en valeur. D’abord, une consommation de sucre passant de 5 kg par personne et par an en 1830 à 70 kg en 2000. Ensuite, le constat est fait d’un déséquilibre total entre oméga 6 (huiles végétales hydrogénées) et oméga 3 devenus inexistants dans la viande, le lait, le beurre, les œufs, etc. et ce, en raison d’un changement de régime alimentaire du bétail dans les grandes exploitations. La pollution chimique, issue des pesticides, PCB et autres substances douteuses est également en forte croissance un peu partout. Dans le même temps, le niveau d’activité physique pratiqué est, quand à lui, en forte baisse. Enfin, notre réseau social, de plus en plus décomposé, induit des problèmes liés à une baisse de résistance au stress.

A nouveau, DSS répète qu’il n’y a pas d’alternative aux traitements conventionnels mais qu’il est absolument nécessaire de donner toutes les chances à son corps pour éviter ou tenir en échec le cancer. Dans certaines circonstances, un système immunitaire propice peut en effet repérer et détruire les cellules cancéreuses.

Ainsi, il existe des « engrais » à cancer, tels que les sucres, la farine blanche, les acides gras oméga 6, les polluants chimiques ou des facteurs psychologiques comme le sentiment d’impuissance. De même, on peut trouver de nombreux inhibiteurs aux mécanismes inflammatoires à l’origine de la création des cellules cancéreuses. C’est le cas des acides gras oméga 3 (dans le poisson ou l’huile de colza par exemple), des légumes – de préférence bio pour éviter les pesticides, de certaines pratiques de gestion du stress et de soutien psychologique, de l’activité physique modérée, etc. Tout est une question d’équilibre entre les engrais et les inhibiteurs.

Selon le Fonds mondial de la Recherche contre le Cancer, la majorité des cancers (70 % !) peuvent être prévenus par un changement de mode de vie. Une alimentation inadaptée et une trop grande sédentarité représentent à eux seuls 40% des risques de cancers.

Que faire ? Pas de panique…Il suffit tout d’abord de changer d’assiette.

L’assiette anticancer est une assiette où les légumes volent la vedette à la viande : poireaux, oignons, ail et brocoli, forment le quatuor de tête en matière de molécules « anticancer ». Les légumes ne sont pas les seuls à contenir ces molécules, c’est aussi le cas du curcuma, du gingembre, du thé vert, etc. Le pain n’est pas mauvais s’il est complet et comporte au moins 4 céréales différentes. En priorité, il convient d’abandonner les huiles oméga 6 (tournesol, maïs, etc.) pour les remplacer par les huiles de colza et d’olive.

En tant que neuropsychiatre, DSS se passionne également pour le lien entre certains états psychologiques et le développement de cellules cancéreuses. Selon ses observations, certaines réactions au stress pourraient contribuer à la progression d’un cancer. Le manque de soutien social, un sentiment d’impuissance, de perte de contrôle ou de désespoir auraient ainsi un impact physiologique important. En revanche, le stress qui permet de se dépasser et de contrôler son environnement peut amener des situations positives en terme de rejet des cellules cancéreuses.

Ces quelques conseils rapidement énoncés vont nous permettre d’initier la lutte contre cette épidémie inquiétante. Mieux, ils constituent une clé nous invitant à réfléchir à l’opportunité de modifier notre mode de vie et de consommation vers un modèle plus respectueux de notre santé et de notre environnement.

Les pouvoirs publics doivent agir dans ce sens. Pour Ecolo, la priorité absolue doit aller à la prévention, qui ne bénéficie pourtant aujourd’hui que de 3 % des budgets. Celle-ci touche à de très vastes champs de compétences et ne saurait être limitée à la création d’un « centre de référence cancer ». C’est dans ce sens que va la proposition de résolution récemment déposée au parlement fédéral par Thérèse Snoy et Muriel Gerkens.

La prévention ne se limite pas au dépistage et à l’adoption de comportements plus sains. Seule une politique globale qui passe aussi par l’amélioration des conditions de vie, de logement, de travail, l’éducation, l’alimentation, l’environnement, etc. pourra avoir des résultats significatifs dans la lutte contre le cancer. En attendant…Bougez et mangez mieux, ce sera déjà ça de gagné !

Retrouvez l’entièreté de la conférence de DSS en format audio ou vidéo sur www.etopia.be et la proposition d’Ecolo sur www.ecolo.be.