Comme les fois précédentes, la « TBW » 2009 combinait le plaisir de marcher, la convivialité et l’approfondissement de la connaissance de notre région.

Cette année, l’itinéraire choisi pour traverser à pied notre belle province visait à découvrir les effets de certaines politiques wallonnes, en l’occurrence la conservation de la nature, l’agriculture et la rénovation des sites industriels.

De plus, nous voulions marquer notre solidarité avec Groen! en les rejoignant en un lieu où, comme nous, ils défendent leur patrimoine rural et une mobilité douce.

Le lundi, après un accueil chaleureux de la locale de Beauvechain, nous étions une quarantaine au départ, et nous avons parcouru la campagne au départ de Hamme-Mille, la forêt de Meerdaal et la vallée de la Dyle. Accompagnés toute la journée par Herman Pirmez, des Amis du parc de la Dyle, il nous a expliqué les évolutions du parcellaire agricole, la lutte contre les inondations, et les mesures de gestion des zones Natura 2000.

A Sint-Joris-Weert, rencontre avec les mandataires de Groen! qui sont aux prises avec d’inopportuns projets routiers, et pique-nique à « l’Appelfabiekje », producteur et distributeur de pommes bio.

Le passage à l’étang de Pécrot, et la visite guidée par Oscar Maricq, qui veille sur ce site avec sagesse et passion depuis 20 ans fut particulièrement intéressant comme exemple de combinaison harmonieuse entre la pratique de la pêche et la conservation de la nature.

Après avoir sauté dans le train à Florival, nous avons passé la soirée à Louvain-la-Neuve où nous avons rencontré le groupe des Sans-papiers accueillis par l’UCL. De quoi entretenir notre révolte contre l’incurie du gouvernement fédéral en matière d’immigration.

Le mardi, de Court-Saint-Etienne à Nivelles, nous avons visité deux sites industriels en réaffectation : le site Henricot à Court St Etienne et surtout la sucrerie de Genappe. Le site Henricot, (ancienne métallurgie) est encore très pollué et les autorités communales peinent à en financer la réaffectation. A Genappe, la concertation a débouché sur un projet d’affectation partagé entre habitat, PME et réserve naturelle pédagogique. C’est un remarquable cas de concertation réussie et les anciens bassins de décantation des boues issues des betteraves deviendront la plus grande réserve naturelle du BW avec 66 has d’étangs déjà colonisés par les oiseaux d’eau. Un coup de chapeau à notre guide, Michèle Fourny de l’association Environnement Dyle, largement responsable de ce beau résultat.

Le mercredi, marche de Nivelles à Clabecq où nous avons été reçus par Duferco qui nous a expliqué là aussi le projet de réaffectation du site des forges, mêlant plusieurs fonctions urbaines : le logement, l’activité économique et un parc urbain.

Dans tous ces anciens sites industriels, le coût de la décontamination et de la remise en état des sites est gigantesque, avant même qu’ils puissent être réutilisés (sauf dans le cas de la réserve naturelle de Genappe). Qui doit payer cette restauration? Trop souvent les responsables ne sont plus là et la collectivité ou les propriétaires actuels assument – ou essayent de le faire !- ces coûts. La SARSI joue à cet égard un rôle clé, achetant certains de ces sites pour un coût symbolique et les réaménageant pour les revendre à des acteurs économiques, tout cela grâce à un financement régional. Mais nous payons cher l’absence de responsabilité environnementale des premières générations industrielles.
Or ces espaces ont l’avantage d’être situés dans les cœurs urbains et donc reliés avec la vie sociale locale. Ils étaient (ou sont encore) aussi liés à des infrastructures de transport comme le rail et le canal, qui méritent aujourd’hui d’être réhabilitées pour leur avantage environnemental.
Leur réaffectation, coûteuse aujourd’hui, constitue un atout pour l’avenir et est aussi une façon de prendre nos responsabilités pour les générations futures.

Bonne cuvée donc cette traversée du BW 2009 ! et surtout bénie par un temps radieux et des éclosions printanières d’une grande beauté.
Merci à tous ceux qui nous ont guidés et accueillis !

Thérèse Snoy