Ces derniers temps, l’ambiance générale tend – enfin – à limiter le nombre de mandats politiques rémunérés, par exemple dans les intercommunales ou dans des assemblées trop peuplées. Pourtant, l’Intercommunale du Brabant wallon vient d’annoncer son souhait de passer son collège exécutif de 7 à 11 membres (tous des hommes !). Alors que tout le monde doit se serrer la ceinture, citoyens comme institutions, cette distribution de mandats bien payés est un très mauvais signal. Et quand certains tentent de faire passer Ecolo pour la cause de cette décision insensée, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

La réduction du cumul et du nombre de mandats politiques et dérivés est un long combat qu’Ecolo mène depuis longtemps face aux autres partis, avec quelques belles victoires qui se sont concrétisées depuis notre arrivée au sein du Gouvernement wallon en 2009. On pense notamment à la diminution d’un tiers du nombre de conseillers et députés provinciaux, aux limites au cumul député-bourgmestre et à d’autres nouvelles règles contraignantes qui évitent la concentration des pouvoirs et de l’argent dans les mains de quelques-uns.

Comble de l’ironie, on pouvait lire il y a quelques jours dans la presse que le Comité exécutif de l’IBW passait à 11 personnes pour permettre à un représentant d’Ecolo d’y siéger… Ecolo serait donc la cause de l’augmentation du nombre de membres du comité exécutif de l’IBW de 7 à 11. Voilà bien un gros mensonge qui mérite une correction, envoyée à nos amis journalistes dès le lendemain de la lecture de l’article en question :

Si le Comité exécutif restait composé de 7 administrateurs, comme c’était le cas lors des 6 ans de la législature précédente, il aurait été composé de 4 représentants MR et d’un représentant pour le cdH, Ecolo et le PS. Selon la clé Dhondt, qui répartit les mandats selon les résultats électoraux, Ecolo y siégeait donc de toute façon. Mais cette répartition ne convenait pas au PS, devenu partenaire du MR au sein de la majorité provinciale du BW. On a donc ajouté 3 MR et un PS pour satisfaire l’ancien bourgmestre nivellois Maurice Dehu et le chef de cabinet d’André Flahaut.

Le ministre wallon Paul Furlan (PS), vient d’ailleurs de répondre à une question parlementaire de Stéphane Hazée, député Ecolo, sur ce sujet. Il indique qu’il n’y a pas de problème de légalité à l’augmentation du nombre de siège, ni à la composition 100% masculine de l’instance. En dehors du bon sens et de la bonne gouvernance, rien ne permet donc de contrer le passage à 11 du comité exécutif de l’IBW.

Ecolo n’a aucune responsabilité dans la création de ces nouveaux mandats, que nous déplorons plutôt. Comme nous déplorons les tentatives désespérées de certains pour faire passer Ecolo pour un parti « comme les autres » d’un point de vue éthique. Alors même que nous sommes à l’initiative de la plupart des mesures destinées à améliorer la gouvernance partout en Wallonie. Et pendant ce temps, les petits arrangements entre amis MR et PS continuent.