Le 28/11 la majorité MR-PS présentait son projet de budget provincial pour 2014. Malgré des réserves financières plus que florissantes, ce budget témoigne d’une totale absence de vision, de projets d’envergure pour le Brabant wallon et ses citoyens. Le groupe Ecolo au conseil provincial a dénoncé cette situation par la voix de Anne Dorselaer. Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de son intervention.

Circulez braves gens, il n’y a rien à voir…

Aujourd’hui et contrairement à la majorité des institutions publiques, la situation économique de la province du Brabant Wallon est privilégiée et prétendre le contraire serait tout simplement indécent.

Sans occulter les problèmes quotidiens parfois graves auxquels certains de nos concitoyens, qu’ils soient femmes ou hommes, jeunes ou moins jeunes, travailleurs ou allocataires sociaux, doivent faire face ; à savoir, d’emploi, de logement, de problèmes médicaux ou familiaux, de problèmes de garde d’enfants ou de prise en charge d’ainés, de budget trop serré, de précarité, de discriminations, parfois d’injustice, force est de constater que le positionnement social de la majorité des habitants de notre province permet aux centimes additionnels d’être une source permanente et grandissante des moyens de l’institution. La bonne gestion antérieure et les réserves accumulées font de la Province du BW une championne … Pour en faire quoi et comment, pour chacune et chacun ? C’est à voir.

Le budget devrait nous le dire et la déclaration baliser les futures dépenses…
En les analysant, je ne peux m’empêcher de me référer aux paroles prononcées, aux promesses annoncées, vous vous souvenez, c’était il y a juste un an, vous alliez, et je cite Madame la Présidente, « expliquer aux citoyens pourquoi on est là et à quoi on sert »…question judicieuse s’il en est…

Allez, regardons cela d’un peu plus près :

Quelles sont ou étaient vos priorités, du moins celles exprimées en campagne s’entend ?

Pour le PS :

1. Mme Detroyer : « il y a urgence, il faut faire face à la crise en particulier pour les familles monoparentales ou recomposées, nous allons apporter une solution maintenant… »
Résultat : je cherche…

2. Mme Kibassa : « il faut rediscuter de la place de l’ISBW, revoir ses moyens pour mener une « vraie » politique sociale de manière transversale ».
Résultat : Augmentation des moyens attribués à la présidente, et vice-présidente et plongeon spectaculaire dans le rouge… Cherchez l’erreur, c’est sans doute ce que vous appelez « les relais privilégiés avec l’appareillage » ou plus simplement « le mistral gagnant » ? On en reparlera.

3. Concernant les inondations : nous devrions « créer un fonds, avec l’aide des CPAS, d’aide aux sinistrés ». « On ne fait pas de social en se basant sur des études », il nous faut du concret.
Résultat : je cherche encore…

4. Quant à notre enseignement, nous attendions beaucoup de votre promesse de mettre en place une réflexion sur le décrochage scolaire, des nouvelles options porteuses d’emplois garantissant à nos jeunes un travail digne et émancipateur ce qui n’a rien à voir avec un programme d’employabilité directe destiné uniquement au service des entreprises.

Quant aux priorités du MR :

Mr Michel – je vous cite :

« Pas de déclaration de bonnes intentions mais des points précis :
1. Une gestion de l’euro public rigoureuse », je suppose que Monsieur Michel parle de l’aménagement de la nouvelle salle du conseil (pour qui, pour quoi ?) 500 000 euros ou alors du coût de l’acquisition du bâtiment Edison, on ajoute déjà un demi million !, on va raser un bâtiment remarquable au centre de Court-Saint-Etienne…patrimoine en perte sèche sans compter l’augmentation en personnel et en frais de fonctionnement. Lors de la campagne électorale, Monsieur Stuckens déclarait sur les antennes de TVCOM ; « nous avons investi énormément de moyens dans la communication des actions provinciales et nous voulons revenir maintenant à une relation plus personnelle, plus sur le terrain (sic). Surcoût de cette nouvelle stratégie de la communication provinciale de plus de 400 000 euros.

2. Deuxième priorité : plus de proximité avec les communes…tout un programme ! Je ne résiste pas à citer la presse de ce mardi : « Wavre montre la voie à suivre ! » La somme des localismes et des localistes dans cette salle garantit-elle une politique provinciale supra-communale? Non bien sûr, c’est la course à l’échalote. Le nombre de bourgmestres et d’échevins ici présents démontre bien que le but est de grappiller le maximum pour ses propres projets communaux. Voilà qui apporte de l’eau au moulin des écologistes qui militent contre le cumul des mandats et surtout repose, à raison, la pertinence de ce niveau de pouvoir. Je ne parle pas du plan de mobilité qui, pour le MR devait être poursuivi avec les communes car, soi disant, non abouti étant entendu que celui-ci ne tenait pas assez compte du volet économique et emploi… Je suppose que la prime au vélo électrique réglera tout ça et aidera le collège, je cite « à porter le regard le plus loin possible sur l’horizon »

3. enfin, il y a un an, la troisième priorité de nos collègues de la majorité était de s’atteler aux besoins spécifiques du BW. Exemple : les ainés : avec royalement 100 000 euros contre 5 940 000,00 € de soutien aux acteurs touristiques, on voit où sont vraiment les priorités… Ou encore le sport, exit le centre de haut niveau, quid de la piscine de Rebecq ? et curieusement nouvelle implantation à Wavre ! Au niveau culturel, on retrouve le sempiternel « grand bazar » Macamagie à Wavre toujours, mais aucune aide à la création, idem pour la promotion et la reconnaissance des artistes locaux, rien pour favoriser l’émergence d’initiatives citoyennes et participatives, pas de projet, pas de vision de la richesse en matière culturelle que ce soit en musique, arts plastiques, arts du corps et de la parole, art de l’écriture, de ces richesses immatérielles qui sont l’un des piliers, au même titre que la santé ou l’enseignement, de l’évolution de la productivité de notre bien-être.

Et le Plan stratégique annoncé à grand renfort… Ou est-il ? Quand en parlerons-nous?
Et les travaux au Centre Provincial de l’Agriculture et de la Ruralité de La Hulpe ou de l’ardoisière à Jodoigne? …retardés.
Il y a peu vous déclariez Monsieur Michel « gérer ce n’est pas se précipiter ; nous, nous prenons le temps de réfléchir ». Alors comment expliquez-vous cette taxe sur les secondes résidences, annoncée, modifiée puis retirée ?

Votre déclaration évoque la pauvreté des projets que vous avez pour la province mais reflète vos ambitions à se servir au passage. Est de la bonne gouvernance ?

Pourquoi avoir supprimé certains contrats de gestion ? Pour mieux inféoder leurs acteurs aux annuités ? Alors que l’APW et même les jeunes MR (allez donc relire la Libre du 7 septembre dernier) nous invitent à transférer les compétences de l’énergie, du logement, des relations internationales du patrimoine et de l’animation économique vers la Région, vous menez une vaine lutte conservatrice et refusez de comprendre qu’il en va de l’intérêt du citoyen.

La majorité des recettes sont des transferts et la majorité des dépenses sont des frais de personnel, certes dont 40 millions pour l’enseignement.

Nous voterons contre ce budget qui ne présage que le retour aux mauvaises pratiques du passé. Il traduit une politique sans souffle, sans enthousiasme, sans vision à moyen et long terme, loin de la gestion rigoureuse et de l’intérêt supra-communal que l’on nous annonçait.
Il traduit une politique où le copinage, le sous-localisme, les primes et les gratifications vont bon train et où la transparence fait défaut et c’est tant pis pour le citoyen.

Nous attendons plus et mieux pour le Brabant Wallon.

Je vous remercie de votre écoute,

Pour le groupe ECOLO

Anne Dorselaer
Cheffe de groupe