Au parlement fédéral, le député Ecolo-Groen Marcel Cheron a posé la question de la faisabilité, et de la volonté du ministre, de profiter de l’arrêt du chantier RER pour créer une piste cyclable sécurisée le long des rails. Sans trop de surprise, la réponse est négative…

Source : https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/54/ic476.pdf

18.01 Marcel Cheron (Ecolo-Groen):

Rassurez-vous, monsieur le ministre, je ne vais pas vous interroger sur l’avenir du RER. Nous le faisons régulièrement et nous le ferons encore. Mais ici je voulais vous parler de la création éventuelle, dans des conditions sécurisées bien entendu, d’un accès cyclable express entre, par exemple, le Brabant wallon, dont je suis issu, et qui est une très belle région, et Bruxelles la belle.

Ceci constitue une revendication des associations cyclistes, que soutient également Ecolo. Celle-ci n’a pas été suivie par Infrabel lors de la mise en œuvre du chantier RER, qui remonte à quelques années. En Flandre pourtant, de nombreuses infrastructures de ce type ont vu le jour et les points positifs sont nombreux. En effet, les tracés ferroviaires, comme nous le savons, sont directs, avec très peu de déclivité, et séparés de la circulation routière.

Aujourd’hui, le chantier RER, en de nombreux endroits sur la ligne 161 et bien entendu sur la ligne 124, est à l’arrêt, provisoirement nous l’espérons, et fait remonter ce dossier à l’actualité.

En effet, certains cyclistes ont récemment profité des dernières grèves du rail pour se risquer à emprunter les voiries de service du chantier RER entre La Hulpe et Groenendael. Vous le savez, on en a abondamment parlé sur les réseaux sociaux et dans la presse. Une vidéo a circulé. Leur verdict : des tronçons asphaltés de bonne qualité – au prix où ils ont été payés, c’est normal me direz-vous -, rapides, séparés du trafic, qui peuvent constituer, pendant un terme à fixer, un itinéraire alternatif appréciable par rapport aux routes brabançonnes fort vallonnées et insécurisées.

Monsieur le ministre, au-delà du caractère risqué et inadéquat d’une telle entreprise dans l’état actuel du chantier, et à défaut de sécurisation, il convient de réfléchir à la possibilité de se donner les moyens de sécuriser ce tracé pour le rendre effectivement praticable.

Vous nous l’avez dit : en Brabant wallon, vous n’allez pas nous donner de date de fin des travaux du RER. Trop de ministres s’y sont risqués. Vous avez la prudence nécessaire et vous avez pu examiner tous ces éléments depuis quelques années. Par contre, vous vous êtes avancé sur une date de moyen terme. J’ai retenu la date de 2024. C’est loin déjà.
Comme de toute manière, cette date concerne le moyen terme, il me semble que la piste de l’utilisation rationnelle de ces voies existantes pour des cyclistes en direction de Bruxelles me paraît intéressante, à condition bien entendu que soient résolues les problématiques de sécurisation. Il est évident que c’est le point à régler, que ce soit le fait du niveau fédéral, et en l’occurrence du gestionnaire des infrastructures, voire de l’État fédéral mais aussi des communes, de la province du Brabant wallon et éventuellement de la Région wallonne.

Quels sont selon vous les obstacles techniques à ce projet ? En lien avec les Régions concernées, quelles infrastructures pourraient-elles être déjà envisagées pour garantir la sécurité des cyclistes et à quel coût ? Quelles seraient les conditions légales qui permettraient d’exploiter cet espace, et je l’espère, en lien avec d’autres niveaux de pouvoir et au bénéfice des utilisateurs ? Je vous remercie.

18.04 Réponse de François Bellot, ministre :

Chers collègues, je comprends que la question se pose et elle nous a d’ailleurs été posée, mais c’est ce qu’on appelle une  «fausse bonne idée ». Tout d’abord, pour une question de sécurité. La sécurité est non négociable. Il est indispensable de prévoir une distance minimum entre une éventuelle piste et les voies en service, et ce, tout au long du parcours, et de prévoir un système de protection adapté à tous les types de passants.
L’objectif est d’éviter l’effet d’aspiration au moment du passage du train. Un risque réel existe, avec des conséquences dramatiques que nous connaissons et qu’il faut donc éviter.

Bovendien zullen daar talrijke werken moeten plaatsvinden, hoewel de voltooiing van de GEN- werken nog verscheidene jaren in beslag zal nemen.

Het is dan ook weinig efficiënt om veiligheidsbarrières te plaatsen en ze even later opnieuw te verwijderen omdat er werken moeten worden ondernomen.

La cohabitation entre cyclistes et activités de chantier le long d’une ligne ferroviaire en service n’est, dès lors pour des raisons de sécurité évidentes, pas envisageable.

Il existe des espaces à exploiter de façon pérenne, comme les assiettes de voies désaffectées ou des terrains adjacents aux voies de chemins de fer. D’ailleurs, Infrabel et le Groupe SNCB ont montré leur volonté forte, tant du côté flamand que du côté wallon, de développer des réseaux cyclables qui sont aujourd’hui nombreux et importants en longueur.

Il est plus judicieux que les pouvoirs locaux et régionaux, en concertation avec Infrabel, envisagent de mettre de nouveaux espaces à disposition des cyclistes pour développer des pistes cyclables. Dans le cadre des contrats de gestion, il a été demandé à Infrabel de dresser la liste de tous ces lieux.