Depuis 30 ans, c’est LA priorité. Pourtant, après 15 ans de réflexion et 15 ans de travaux, il est toujours en rade. En juillet, le ministre Bellot annonçait le jackpot pour le RER : un milliard d’Euros pour enfin avancer sur ce chantier du siècle. Malheureusement, le milliard a été victime des pics de chaleur historiques d’août et de septembre. Fondant à vue d’oeil, il semble aujourd’hui ne rester de cette manne que 100 millions pour le RER… Pourtant, beaucoup reste à faire pour désengorger le Brabant wallon.

En juillet, le Ministre Bellot annonçait en grande pompe un futur emprunt d’un milliard d’Euros destiné à financer, entre autres, le RER. A ce moment, tout était clair. Le 26 juillet, nous lisions François Bellot dans la presse : « Cette manne [1 milliard], selon une clé de répartition Nord-Sud 60/40, servira essentiellement à achever les travaux relatifs au RER. » Mais quelques jours après, le 10 août, les mots ont déjà évolué, et les montants également. Tout se complique déjà : « …dans l’enveloppe, une somme de 230 millions sera consacrée à la finalisation du RER ». Et ce n’est pas tout ! Lors de son interview de rentrée, parue dans La Libre du 09/09 : « Pour le RER, […] Il manque donc une centaine de millions que nous irons chercher dans le milliard dont j’ai parlé. »

Face à ce flou artistique, Marcel Cheron vient de déposer une interpellation à la Chambre pour tenter d’obtenir les chiffres réels : « 1 milliard est devenu 100 millions en moins de 2 mois ! On sait que les mois d’août et de septembre ont été historiquement chauds, mais de là à faire fondre 1 milliard aussi vite. Le signal n’est pas bon, alors que le premier ministre annonce partout des investissements productifs massifs ». Ou peut-être faut-il voir dans ces calculs l’ombre de Jacqueline Galant ?

Investir massivement dans la mobilité durable

Vu le tissu urbain dense du Brabant wallon et les perspectives du bureau du plan à l’horizon 2030, l’offre de transports publics doit s’étoffer sous peine d’engorgement total de la province. Et le ferroviaire doit être une priorité politique en matière de mobilité.

En Brabant wallon, plusieurs améliorations sont nécessaires : en priorité, terminer le chantier RER. Il s’agit de mettre le paquet sur les chantiers qui pourrissent la vie des riverains et des navetteurs à Rixensart, Genval, La Hulpe…

Pour Isabelle Hinderyckx, échevine à La Hulpe : « des mesures d’urgences doivent être prises pour améliorer le service aux voyageurs, pour enfin récompenser les citoyens des nuisances subies ».

Philippe Lauwers, conseiller communal à Rixensart, va plus loin : « ce chantier mal mené a provoqué de multiples nuisances pour les habitants, avec une dégradation du service aux voyageurs. Des améliorations de l’accueil en gare et des accès aux quais sont absolument nécessaires. On ne comprend toujours pas pourquoi l’équipement des 3è et 4è voies de la ligne 161 n’est pas en cours: le gros œuvre est quasi terminé sur toute la ligne».

Quant à la gare d’Ottignies, elle complètement inadaptée à son statut de seconde gare de Wallonie en terme de fréquentation.

Pour Jean-Luc Roland : « c’est clair, il y a urgence. Nous avons établi un plan global pour réaménager le plateau de la gare et ses accès, mais la région wallonne et le fédéral se renvoient la balle et font traîner le dossier. Et quand on sait qu’il faudra 10 ans pour refaire les quais et le faisceau de voies une fois le chantier commencé, difficile de rester optimiste ». Un chantier à 130 millions d’euros, soit moins de la moitié de ce que coûtera la gare de Mons, qui accueille 14000 voyageurs par semaine, contre 34000 à Ottignies.

En pratique, sur l’offre de trains, d’autres priorités sont à souligner :

  • amélioration de la ponctualité aux heures de pointe ;
  • ajout d’un train par heure de Nivelles à Bruxelles en heure de pointe et en dehors ;
  • renforcement de la desserte de la gare de Tubize ;
  • desserte au minimum chaque heure pour toutes les gares (Villers-la-Ville, Profondsart, Blanmont…) ;
  • élargissement de l’heure de pointe jusque 10h du matin sur le réseau « S »,
  • augmentation conséquente de l’offre du samedi et du dimanche, notamment sur la ligne 161 et à LLN ;
  • augmentation de l’amplitude en soirée partout, et en priorité en gare de Wavre…

Certaines de ces options sont étudiées par la SNCB, mais elles ont peu de chance d’être réalisées au vu des restrictions budgétaires imposées par le Gouvernement. Pourtant, une autre politique ferroviaire est possible, comme l’a déjà démontré Ecolo-Groen dans son « contrat de gestion alternatif », assorti de propositions budgétaires concrètes. Ecolo BW continuera d’insister à tous les niveaux pour le développement d’une réelle mobilité durable.

Véronique De Brouwer – Co-présidente Ecolo BW

Marcel Cheron – Député fédéral

Jean-Luc Roland – Bourgmestre d’Ottignies-LLN

Isabelle Hinderyckx – échevine à La Hulpe

Philippe Lauwers – Conseiller communal à Rixensart