L’IBW possède deux unités d’incinération de déchets à Virginal (Ittre). L’une d’entre elles arrive en fin de vie. Récemment, certaines voix ont plaidé pour le maintien des deux fours. Ecolo BW demande de tenir compte des objectifs de réduction des déchets ménagers, qui soulèvent la question de la nécessité du maintien des deux unités. Un four coûte en effet plus de 50 millions d’€, et l’incinération des déchets représente 4 à 5% des gaz à effet de serre émis en Belgique. Sachant cela, n’est-il pas temps d’explorer d’autres pistes ? Car le passage à la poubelle à puce, pour tout le BW, changerait la donne.

En Wallonie, il existe 4 incinérateurs qui ont une capacité de traitement cumulée de près d’un million de tonnes de déchets par an. A l’heure actuelle, avec une production de déchets ménagers d’environ 550 000 tonnes/an, en diminution constante, ces incinérateurs sont en surcapacité. La réduction progressive des quantités de déchets ne justifie plus de faire tourner les incinérateurs à plein régime. Pourquoi, dès lors, s’obstiner à poursuivre l’exploitation de tous les fours ?

En Brabant wallon, la capacité de traitement des deux fours IBW est de 116 000 tonnes/an. La production de déchets oscille autour des 90 000 tonnes. Nous estimons qu’une réflexion proactive doit être développée par l’IBW, visant à :

  • Diminuer les déchets produits et collectés en BW.
  • Baisser les coûts de collecte et le coût répercuté sur les citoyens.
  • Organiser une récolte systématique des déchets organiques, et leur valorisation en énergie/compost.
  • Eviter une dépense de plus de 50 millions d’euros dans la rénovation/remplacement du 1er four incinérateur de l’IBW.

Plutôt que de mobiliser des dizaines de millions d’euros pour réactiver l’ancien four, gardons un seul incinérateur sur notre territoire et généralisons la poubelle à puce à toutes les communes du BW. Plus de 90 communes wallonnes y sont déjà passées, et le résultat est positif. En BW, Chastre fait office de commune pilote. Les premières conclusion viennent de tomber : depuis 2016, la poubelle moyenne des Chastrois est passée de 132kg à 96kg, soit une réduction de 27 % ! Sans les déchets organiques (ces déchets humides sont actuellement brûlés, avec un mauvais rendement, avec les autres déchets ménagers), les déchets à incinérer se réduisent à 71kg. Si tout le BW suivait la même évolution, les déchets résiduels totaliseraient moins de 50 000 tonnes/an, dont une partie – les déchets organiques – pourrait être valorisée en compost ou en biométhanisation. Vu la perte de matière organique des sols agricoles du BW, cet apport serait le bienvenu.

Pour des raisons économiques de très court terme, certains à l’IBW et ailleurs tentent de maintenir les deux incinérateurs. En effet, l’incinération des déchets génère une production d’électricité, revendue sur le réseau. Mais cet investissement n’est pas nécessaire et il est urgent d’explorer d’autres pistes : puisque les taxes européennes sur l’incinération ne peuvent qu’augmenter, et étant donné que la Région wallonne ne subsidiera plus ce type d’investissement, le coût de construction/rénovation d’un nouveau four ne pourra qu’être répercuté sur le citoyen du BW ! Il s’agit donc d’un mauvais calcul, alors que la seule réelle alternative durable est à chercher dans la réduction des déchets à la source et le recyclage.

Pour les déchets ménagers, les conteneurs à puce, pratiques, propres et qui ne coûtent pas plus cher au citoyen ni à la collectivité, sont une solution testée et approuvée, y compris pour les zones plus denses et en centre-ville. Concernant les déchets industriels, nous plaidons pour que l’IBW lance au plus vite des projets pilotes en matière d’économie circulaire, en visant le recyclage et les projets plus complets (cogénération par exemple), avant la valorisation énergétique simple. Ecolo BW appelle également à une réflexion globale, en lien avec Namur (BEP) et Charleroi (ICDI) pour créer des synergies en matière d’incinération, et de développement de la biométhanisation dans ce bassin. A l’heure du « Zéro déchet » qui connaît un essor important un peu partout, y compris en BW, il est temps de changer de point de vue et de sortir du « tout à l’incinérateur ».

Pour Ecolo Brabant Wallon

Véronique De Brouwer, Siska Gaeremyn, Youri Caels

Coprésidents régionaux