Le 7 décembre dernier, 8 bourgmestres des communes du sud de Bruxelles ont signé un accord de collaboration nommé « SilvaTerra ». SilvaTerra est l’ébauche d’un projet qui viserait à recouvrir le trajet R0-est du ring de Bruxelles afin de fermer la forêt de Soignes et de rendre cet espace à la nature. Le Ring deviendrait souterrain. Plusieurs acteurs progressistes de communes wallonnes et Flamandes ont récemment publié un communiqué qui demande une réflexion globale sur la zone du R0.

Quelle mobilité ?

L’initiateur du projet, le bourgmestre d’Hoeilaart, présente l’idée comme un projet axé sur la protection de la nature. En tant qu’écologistes, nous tenons évidemment l’environnement à cœur mais… ce projet – pharaonique – pose de nombreuses questions :

– Quel est son coût ? L’examen de chantiers d’ampleur identique réalisés chez nos voisins Français donne une indication : en cas de construction souterraine, une fourchette autour de 2 milliards d’€ n’est pas farfelue.

– Un projet d’une telle ampleur, pour être un tant soit peu envisageable/légitime, doit nécessairement aller plus loin que le simple recouvrement du ring. Il appelle un grand plan visant à redessiner la mobilité de la zone sud de Bruxelles. Rien ne sera réglé par un tunnel, même si des bandes de circulation s’y ajoutaient.

Si une étude de faisabilité était lancée sur SilvaTerra, elle ne peut en cas se limiter aux aspects de la « nature » et du « trafic autoroutier », comme c’est envisagé aujourd’hui. Cela n’améliorera pas la mobilité dans et autour des communes concernées. L’initiative du bourgmestre, qui a invité de nombreux bourgmestres des communes avoisinantes, au-delà des limites des régions, est à saluer. Mais utilisons dès à présent cette énergie et cette plateforme de discussion pour parler aussi de mobilité.

Une étude plus globale

Sans compter l’étude budgétaire, pourquoi ne pas combiner l’étude proposée par SilvaTerra à une étude de mobilité et une étude d’incidences au sens large ? Avec un focus sur les réseaux cyclables (rapides) et les transports en commun (bus, RER).
Une plateforme d’échange entre communes et régions serait dès lors un must. Et ce afin de ne plus limiter les réflexions quant à la mobilité aux frontières des communes mais – au contraire –d’apporter des solutions durables et globales, par-delà les frontières des régions.

Comme le dit Bernard Buntinx, conseiller communal Ecolo à Rixensart, « On ne peut plus nier les besoins en termes de mobilité. Il faut agir. Les habitants du sud du Ring de Bruxelles ont besoin de solutions de mobilité durables et concrètes. Ces solutions passent par des pistes cyclables rapides entre Wavre et Bruxelles, la reprise des travaux du RER et un investissement accru dans des trains ponctuels, des parkings intelligents le long de la E411 avec des connexions ponctuelles et rapides avec les transports en commun,… Pour réaliser tout ça, un dialogue permanent entre les communes et les régions s’impose. Cette étude peut être une opportunité dans ce sens. »