Des pommes, des poires…mais pas toutes dans le même panier !
Ce mercredi 24 septembre, lors de la première séance plénière du Parlement wallon, la députée brabançonne Hélène Ryckmans est intervenue lors du débat sur les conséquences pour l’économie wallonne de la situation ukrainienne. L’occasion pour Ecolo de rappeler l’importance de développer encore d’avantage les circuits courts et de limiter la dépendance aux marchés d’exportation.
Le 7 août, la Russie a décrété un embargo sur certains produits alimentaires, notamment les pommes et les poires. Or, la Belgique exporte 70% de sa production, dont 35% vers la Russie. Aujourd’hui les pertes financières des producteurs liées à cet embargo sont en partie compensées par une aide financière, mais qui est loin de combler leurs pertes de revenus. Une compensation pourrait être activée au titre des relations extérieures, ou via le Fonds Européen d’ajustement à la mondialisation.
Cette année, 15% des superficies de fruits ne seront d’ailleurs pas récoltés. Les producteurs sont dès lors autorisés à utiliser un produit chimique, l’Etephon, pour faire tomber artificiellement une partie de leur récolte afin de la détruire par la suite. Alors que 2014 est l’année européenne de lutte contre le gaspillage, une partie de la production va donc être détruite. Autre paradoxe, les aides pour distribuer gratuitement les fruits sont actuellement plus basses que celles pour les détruire. Ce qui représente un véritable non sens économico-social.
Les conséquences de l’embargo russe en réponse aux sanctions internationales contre sa politique par rapport à l’Ukraine, ne peuvent être supportées par les 73 producteurs de poires et 83 producteurs de pommes wallons.
La crise actuelle montre les limites d’un système agro-alimentaire basé sur la spécialisation excessive et la production à grande échelle. Les producteurs sont devenus, par la force des choses, dépendants de circuits de commercialisation qui sont quasi exclusivement tournés vers l’exportation. Lorsque le système s’enraye, ce sont à la fois les producteurs, la collectivité et l’environnement qui trinquent. Cette réalité n’est toutefois pas une fatalité puisque le secteur bio est quant à lui épargné par ces problèmes d’écoulement des stocks. Preuve qu’il y a d’autres alternatives et que le soutien à ce type d’agriculture, dans lequel le prix aux producteurs est plus rémunérateur, doit être une priorité.
Les propositions d’Ecolo
1. Favoriser les circuits courts. Relancer la consommation de fruits locaux et de saison en sensibilisant les collectivités, l’Horeca et les citoyens
2. Soutenir les producteurs afin de réorienter la production vers des produits destinés à une consommation locale permettant d’être moins dépendant des marchés internationaux
3. Renforcer la transformation locale des produits wallons
4. Valoriser notre patrimoine gastronomique et agricole en donnant l’info sur la provenance précise des produits.