A l’heure actuelle, l’utilisation du vélo pour les trajets quotidiens est très limitée en BW et en Wallonie. Quand il s’agit de savoir pourquoi le vélo est si peu utilisé, le climat et le relief sont souvent invoqués. Pourtant, la pratique du vélo est beaucoup plus importante au Danemark, en Allemagne ou en Suisse. On ne peut pas dire que ces pays soient particulièrement plats et secs…

Et si le problème était abordé à l’envers ? Si les cyclistes sont si peu nombreux en Wallonie, c’est aussi en grande partie parce que le réseau cyclable est mal pensé et mal entretenu. Il dissuade donc les cyclistes potentiels de se lancer dans « l’aventure ». Faute de cyclistes quotidiens, le réseau de pistes cyclables a été longtemps laissé en rade, et cette nonchalence se paye aujourd’hui sur les routes bouchonnées.

Depuis quelques années, heureusement, le vélo redevient une alternative à la voiture pour des petits trajets. L’utilisation du vélo pour rejoindre la gare ou l’école est un phénomène en croissance. Il y a deux raisons à cela :

  • Dans un rayon de 5 km, le vélo permet de rejoindre la gare ou l’école facilement et sans surprise. Dans l’état actuel du réseau routier du Brabant wallon, c’est de moins en moins vrai pour la voiture ou le bus. De plus, l’essor du vélo électrique gomme progressivement les inconvénients liés au relief.
  • La prise de conscience des acteurs publics : depuis longtemps, Ecolo et des associations très actives militent pour faire bouger les choses. Et les mesures concrètes se multiplient : le plan « Wallonie cyclable » de Philippe Henry, le plan provincial de mobilité BW et le réseau des « points-noeuds » initiés par Ecolo ou les mesures mises en œuvre à Chaumont-Gistoux, Mont-Saint-Guibert, Ottignies-Louvain-la-Neuve ou Walhain montrent qu’il est possible d’avancer si la volonté politique y est.

Jean-Marie Gillet, échevin Ecolo à Walhain le constate : « Nous avons développé un plan intégré qui vise à encourager la pratique quotidienne du vélo. Avec entre autres la création de cheminements cyclables, l’installation de marquages au sol spécifiques, l’organisation de formation dans les écoles et le passage en zone 30 des centres de villages, se déplacer à vélo doit devenir plus sûr et agréable. Les cyclistes sont d’ailleurs plus nombreux aujourd’hui.»

Ce type de bonne pratiques doit donc se poursuivre et s’intensifier. Par exemple :

  • Continuer le développement d’infrastructures adaptées, en priorité vers les gares, les écoles et les pôles d’emploi et de transport, dans une optique d’intermodalité et de « cheminement cyclable », qui allie les pistes cyclables, les sentiers et chemins, les Ravels, etc.
  • Sécuriser les trajets par des infrastructures, de la signalétique et des règles adaptées. La piste cyclable est la base, mais dans les centres, c’est sur la vitesse de circulation qu’il faut jouer.
  • Aménager les axes structurants (N4, N5, N25, E411) pour une circulation cycliste sécurisée.
  • Créer un vrai réseau cyclable vers Bruxelles. Cela passe également par des expériences novatrices : le VER (Vélo express régional, une piste cyclable le long des lignes RER), autoroutes à vélo,…
  • Multiplier les incitants à la pratique du vélo, en évitant tout ce qui peut la pénaliser.

A cet égard, Marcel Cheron, député fédéral, s’interroge sur la nouvelle loi qui règlemente l’utilisation des vélos électriques : « Il faut des garanties en terme de sécurité, mais est-il opportun d’imposer aux propriétaires de vélos électriques les mêmes contraintes que celles qui concernent les cyclomoteurs, avec plaque, permis et assurance ? Il me semble que c’est un mauvais signal. »

  • Dans la droite ligne du travail de Provélo, multplier les comptages ponctuels des cyclistes qui circulent sur une commune, afin d’identifier les voiries à sécuriser et à aménager.
  • Associer les associations de cyclistes aux décisions d’aménagement et à la politique de mobilité.

Le développement du vélo au quotidien, de l’avis des utilisateurs, est d’abord un enjeu pour la santé. Il est aussi un formidable levier pour décharger le réseau routier et la congestion des centres urbains, pour amener une clientèle nouvelle vers les transports en commun, réduire les besoins de stationnement, et évidemment pour lutter activement contre les émissions de CO2 et de particules fines, qui dégradent notre environnement et notre santé. A ce titre, Ecolo travaille quotidiennement pour accorder au vélo la place qu’il mérite dans les politiques de mobilité wallonne et communales.

Véronique De Brouwer – Co-présidente Ecolo BW

Marcel Cheron – Député fédéral

Jean-Marie Gillet – Echevin à Walhain