Ce vendredi, le Gouvernement se réunissait pour désigner le successeur de Jo Cornu à la tête de la SNCB. L’enjeu est de taille : cette désignation est bloquée depuis très longtemps pour des raisons d’équilibres partisans. Et le domino politique peut être important : pour l’instant, le CEO de la SNCB est néerlandophone (Jo Cornu, SPA) et le président du CA francophone (Fontinoy, MR). A Infrabel, c’est l’inverse. Si on change l’un, on doit équlibrer l’autre. Et toute la composition des CA est à revoir pour intégrer la NVA, qui l’exige.

Et tant pis pour la vision du rail à long terme et les enjeux de mobilité. Entre les équilibres linguistiques, les équilibres entre partis de la majorité, et la balance des mandats internationaux ou stratégiques qui entrent également en jeu, le futur dirigeant de la SNCB n’est considéré que comme une monnaie d’échange, malgré l’importance stratégique de son rôle.

Ce blocage politique a des conséquences directes sur le terrain : sans direction, il est impossible de dresser un plan d’entreprise et d’investissements (trajectoire budgétaire et opérationnelle, trajectoire ressources humaines,…), les contrats de gestion (les obligations de service public de la SNBC et d’Infrabel, dessertes minimum,…) ou la convention de transport (qui définit les relations entre SNCB et Infrabel). Et que dire du RER plus que jamais à l’arrêt !

A l’heure où la ponctualité est en chute libre et que des décisions importantes doivent être prises pour y remédier, il n’est plus temps de tergiverser…

Marcel Cheron, député fédéral