Les enfants à l'école sont protégés d'une mesure d'expulsion

Etudiant
Publié le 21 décembre 2017
Rédigé par 
Bastian Petter

Souvenez-vous, le 6 décembre dernier, des policiers fédéraux ont tenté d’exécuter une mesure d’éloignement (au titre de la procédure Dublin) dont faisait l’objet une famille du centre Fédasil de Jodoigne. La manière violente, et illégale, dont cette intervention a été menée a fortement choqué la députée wallonne Ecolo Hélène Ryckmans.

Suite à ces événements inacceptables, Hélène Ryckmans a interrogé la Ministre de l’Éducation sur le rôle des directions d’école dans la protection des enfants. En effet, la fillette de la famille manquait à l’appel car elle logeait chez une amie et, pour la retrouver, des inspecteurs de police avaient appelé toutes les écoles de la commune pour tenter de la localiser.

« La réponse de la Ministre Schyns est on ne peut plus claire et je m’en réjouis: aucune mesure d’éloignement ne peut être exécutée pendant le temps scolaire : cours, stages, déplacements, accueil avant et après l’école. La police ne peut pas aller chercher des enfants pendant le temps scolaire. Par ailleurs, le chef établissement n’a pas à dénoncer un enfant sans papiers ou illégal, » commente Hélène Ryckmans.

Ecolo souligne que le centre Fedasil et les autorités communales de Jodoigne font un travail de suivi remarquable pour favoriser l’intégration des demandeurs d’asile, des familles et des enfants. A contrario, la lamentable intervention des policiers fédéraux a fait l’objet d’une plainte au Comité P.

Ecolo rappelle que la mobilisation citoyenne contre les expulsions et les rapatriements, forcés ou volontaires, se met souvent en place autour des écoles. Les enfants des familles en exil y sont en effet accompagnés, soutenus par leurs amis, par les instituteurs, par les parents, car ils sont scolarisés sans a priori. Ils démarrent leur intégration à l’école par les activités parascolaires et, fort heureusement, par les échanges, les rencontres et les invitations avec les enfants de leur classe.

L’Office des étrangers peut décider de suspendre l’exécution d’une mesure d’éloignement prise pendant la période de la fin de l’année scolaire, entre Pâques et la fin de l’année scolaire. Pour Ecolo, cependant, « l’intérêt supérieur de l’enfant1 devrait amener l’administration fédérale à déduire qu’il faut éviter absolument qu’un ordre de quitter le territoire soit délivré pendant l’année scolaire, » conclut Hélène Ryckmans.

 

1Cf. Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par la Belgique : « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ».

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