Cher Jean-Luc,

Tu as marqué profondément cette ville, néanmoins nous ne parlerons ici que du conseil. Il y a tellement de manière de parler de toi et de ce que tu as fait… Permets-moi d’être un peu léger, et de ne pas aborder le contenu.

Je parlerais donc de périodes de couleur.

Parlons d’abord des blanches. Celle de l’homme attentif aux éléments avancés dans la discussion. Tu as toujours veillé à maîtriser parfaitement tes dossiers, à la manière d’un premier de classe : pas tout savoir sur tout, mais savoir suffisamment pour bien cadrer un dossier, et savoir suffisamment pour répondre aux questions essentielles.

Il y a aussi les périodes blanches hors conseil mais qui concernent le conseil : les sections techniques. Tu as toujours décidé de tout dire, et particulièrement des choses utiles pour comprendre un dossier. En ce sens tu as été un exemple d’inclusion de TOUS les conseillères et conseillers communaux.

S‘agissant des dossiers relevant de la compétence de tes collègues, après les avoir laissé exposer et répondre à leurs points, tu intervient pour globaliser les enjeux, pour faire des liens transversaux ou historiques. On a toujours eu l’impression de grandir en t’écoutant.

Je résumerai les périodes blanches ainsi : hauteur de vue, priorisation, rigueur, maîtrise. D’autres appellent cela « brillant ».

Passons à une autre couleur, les périodes rouges. Inévitablement, dans ces moments, tu me rappelais les leçons du professeur en neurologie Damazio : il n’y a pas de décisions sans émotions. Certains pourraient te décrire comme un grand intellectuel, sérieux, analytique. En conseil, on a vu que tu étais un grand manageur, qui peut décider en lien avec ses émotions.

Ton changement de tain, qui pouvait être soudain, a eu plusieurs origines, en voici quelques unes :

• l’exaltation du repli sur soi de listes sous-communalistes ;

• te brûler la politesse dans une prise de parole ;

• ou, le pire, te faire un procès d’intention.

Quand je dis rouge, c’est même écarlate. Il valait mieux ne pas se trouver dans la ligne de mire, orale ou visuelle.

On peut donc résumer : non pas supporter du Standard, mais homme de réflexion et de conviction, être humain réfléchi et sentimental, voilà une des choses qu’on peut dire de toi de ces 18 années au conseil communal.

Hadelin de Beer