Ecolo Brabant wallon veut protéger les Brabançons des conséquences du dérèglement climatique
Ce lundi 6 novembre à Wavre, Ecolo Brabant wallon et Ecolo Wavre tenaient une conférence/rencontre avec les citoyen·ne·s afin de revenir sur les inondations qui ont frappé la province durant l’été 2021. La Ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier, le député fédéral et rapporteur sur les catastrophes naturelles au Conseil de l’Europe, Simon Moutquin, et le candidat écologiste tête de liste pour les élections communales, Christophe Lejeune, sont tour à tour intervenus pour faire le bilan des réalisations et surtout tracer les grandes lignes d’une stratégie de résilience et de lutte contre les inondations.
En juillet 2021, Wavre était l’une des communes les plus touchées dans le Brabant wallon suite aux inondations sans précédent qu’a traversé le sud du pays. Un peu moins de deux ans après, la locale d’Ecolo Wavre souhaitait tirer les leçons de cet événement en invitant les citoyen·ne·s à une soirée de réflexion sur les catastrophes naturelles. Durant cette soirée au contact de la population, la Régionale Ecolo Brabant wallon a voulu présenter les grandes lignes des mesures phares qu’elle portera pour les élections à différents échelons de gestion.
Céline Tellier, Ministre wallonne de l’environnement rappelle l’immense travail réalisé depuis les inondations de 2021 tout en rappelant les chantiers à engager : “Reconstruire ensemble et sans regret, pour réduire les risques à l’avenir et protéger la population : c’est ce qui guide nos actions avec mes collègues du Gouvernement wallon. Nous avons une alliée de choix pour nous offrir des solutions qui ont fait leur preuve : la nature ! Donner plus de place à l’eau et à la nature, créer des zones d’immersion temporaire, lutter contre l’imperméabilisation et l’artificialisation des sols, recréer des méandres dans les cours d’eau, toutes ces solutions basées sur la nature ont fait leurs preuves. Il est temps de donner un coup d’accélérateur à des projets qui permettent à la nature de trouver sa place et de continuer à nous protéger. Concernant le Brabant wallon, une nouvelle modélisation hydraulique de la Dyle sera réalisée en 2024, elle permettra d’imaginer différents scénarii d’aménagement pour réduire structurellement le risque d’inondation dans la vallée”.
Simon Moutquin, député fédéral et rapporteur pour l’Assemblée du Conseil de l’Europe insiste : “ 85 % des catastrophes naturelles sont liées aux dérèglements climatiques. Les inondations, les périodes de sécheresse et les tempêtes vont s’intensifier en Wallonie et ailleurs. Il est donc primordial de développer, avec les citoyen·ne·s, des stratégies pour se protéger un maximum de ces catastrophes. Le politique doit développer ces stratégies autour d’une préparation efficace, d’une intervention coordonnée et d’une reconstruction démocratique en lendemain de catastrophe ”
A l’échelle provinciale, Sophie Agapitos dénonce le peu de concertation et le renvoi dos à dos des différents bourgmestres et de la Province “ On ne peut pas se rejeter la faute dans la gestion de nos cours d’eau entre communes en amont et en aval d’une rivière. Les catastrophes naturelles dépassent les frontières communales et il nous faut une gestion intelligente, coordonné, et solidaire”
Pour Christophe Lejeune, candidat Écolo tête de liste pour les élections communales: « La commune de Wavre a été une des victimes principales des inondations de 2021 en Brabant wallon. La prise de conscience est donc bien réelle par tous les acteurs. Le plus dur reste à faire : changer notre vision de l’aménagement du territoire et donner la priorité à la nature dans tous les projets futurs et actuels. Nous avons besoin de mesures volontaristes et préventives à l’échelle communale mais pas seulement : nouvelles règles d’urbanisme, préservation de la perméabilisation des sols, plantation de haies, octroi de primes aux agriculteurs pour la rétention des eaux, plans communaux qui intègrent la lutte contre les inondations, groupe de travail avec l’ensemble des communes en amont de Wavre,… »
Plus généralement, Ecolo portera ces prochains mois de campagne des propositions fortes pour protéger les communes brabançonnes et les citoyen·ne·s :
Des mesures pour le niveau provincial
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A l’instar du Schéma stratégique pour le bassin versant de la Vesdre, il est important d’avoir également une étude de ce type pour le bassin versant de la Dyle et de la Senne.
Une étude qui apporte une vision globale, multi-disciplinaire, qui intègre les principes d’adaptation climatique et qui propose des pistes de réflexion et d’aménagements pour l’avenir. Ce Schéma stratégique constituerait un véritable outil d’aide à la décision pour les différentes autorités et permettrait de prioriser le potentiel foncier encore disponible selon une série de critères et contraintes, et aboutit à la définition concrète de périmètres de vigilance urbanistiques dont des zones où la construction n’est pas possible.
La modélisation hydraulique prévue par la Ministre Tellier en 2024 donnera une excellente base décisionnelle à cette fin.
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Plus de solidarité entre les communes : il faut permettre les mutualisations des moyens pluri-communal. Il faudrait que toutes les communes qui en auraient les capacités puissent mettre à disposition des communes les plus sinistrées le matériel nécessaire au renforcement des opérations sur le terrain (camions, balayeuses-écureuses, tractopelles, containers,…) ainsi que les agents disponibles (opérateurs d’engins de chantier, responsables de travaux, …. ). Cette coordination des ressources mises à disposition et leur dispatching dans les communes concernées devrait être assurée par la Province du BW ou la zone de secours.
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A plus large échelle, il devrait y avoir une meilleure coordination provinciale pour anticiper les crises. Actuellement, tant pour la définition des zones à risque (au sein de la Province) que pour la création d’infrastructures (au sein de l’In BW), les moyens de sont pas suffisants. Il faudrait une cellule dédiée spécifiquement à la lutte contre les inondations, qui peut agir de A à Z, qui dispose d’une vision transversale, objectivée, et qui définit les priorités. Comme les moyens financiers (1,5M€) sont dégagés par la Province, c’est au sein de celle-ci que les compétences devraient être rassemblées.
Des mesures pour le niveau communal :
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Mettre en place un Plan Climat communal pour atténuer les effets des changements climatiques et adapter le territoire en agissant sur les causes, donc en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi en mettant en œuvre des mesures d’adaptation et de prévention aux conséquences du changement climatique telles que les inondations (préservation de la perméabilisation des sols, mise en place de mesures structurelles préventives, etc.).
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Intégrer l’aspect « lutte contre les inondations » dans les Schémas de développement communaux ou pluri-communaux et dans les guides urbanistiques. De manière générale il est important de lutter contre l’éparpillement de l’habitat et l’artificialisation des sols.
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Proposer une prime anti-inondation aux particuliers. Pour des travaux et équipements visant la prévention des dégâts pouvant survenir à l’intérieur d’un immeuble ou sur la propriété par l’intrusion des eaux lors de fortes intempéries. Une prime devrait également être proposée aux agriculteurs pour leur permettre d’agir contre pour la rétention d’eau et contre les coulées de boues (pose de fascines, haies, ballots de paille, etc.).
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Créer des zones d’immersion temporaire éco-intégrées. Des espaces importants pour la lutte contre les inondations, mais également favorable à la biodiversité, ouverts au public, des espaces de détente, de promenade et d’éducation (parcours didactique).
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Prévoir au sein des autorités communales une compétence « Lutte contre les inondations » portée par un échevin ou bourgmestre. Une compétence transversale qui fait le pont entre par exemple l’aménagement du territoire, les travaux, l’urbanisme, etc. Une personne responsable et attitrée à cette thématique.
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Synthétiser les données communales (ou régionales) en matière d’inondation et les rendre publiques et transparentes (pouvoir par exemple consulter l’historique des inondations et les cartes qui permettent de visualiser les zones sensibles).