Stratégie de déploiement économique du Brabant wallon: Ecolo réagit
Nous avons pris connaissance récemment de la présentation par la Province du Brabant Wallon de ses propositions et de ses stratégies pour «Pérenniser la prospérité du territoire». Nous saluons cette initiative innovatrice qui vise à développer économiquement notre Province par secteurs d’activités ou « clusters ». Cependant, nous avons quelques réserves sur le contenu, notamment sur des aspects sociaux et environnementaux.
Certains clusters identifiés dans le dossier sont évidents: le digital, la santé, l’alimentation. D’autres le sont moins comme les déchets. Enfin, d’autres manquent; comme ceux de la construction et l’énergie. Concernant les déchets, les autorités provinciales veulent faire de leur traitement et de leur valorisation un pôle important de développement. Nous pensons que ce n’est pas aller dans la bonne direction. Le volume des déchets va tendre vers une diminution. Des initiatives « zéro-déchet » émergent de plus en plus dans la société civile et sont soutenues par le Gouvernement wallon dans sa Déclaration de politique régionale. Pour les écologistes, mis à part les déchets du secteur de la construction qui sont encore sous-exploités, il n’y a pas de gisement suffisant pour imaginer un développement économique sur ce cluster. Ensuite, concernant la construction, nous pensons qu’un cluster comprenant ce secteur est essentiel et est pour le moment inexistant dans le projet des autorités. Ce secteur offre de multiples intérêts: il n’est pas délocalisable, il est en pleine croissance (il y aura 50.000 habitants supplémentaires d’ici 2040), il offre une multitude de métiers (du manoeuvre à l’ingénieur.e), il est innovant dans ses matériaux et ses techniques. C’est aussi un secteur qui représente un levier important dans la lutte contre le réchauffement climatique notamment dans la rénovation des bâtiments qui va permettre de réduire les émissions et la consommation globale.
Nous pensons que le développement géographique envisagé manque de flexibilité. Il est basé sur une segmentation du Brabant wallon avec les déchets à l’Ouest, la technologie au centre, l’agriculture à l’Est. Ces clusters seraient plus cohérents selon une analyse en fonction des bassins de vie et des dynamiques territoriales.
Nous déplorons également une vision capitaliste du développement économique envisagé. Les seuls défis explicités dans le rapport sont ceux de la gestion de la croissance et la perte d’attractivité à cause de la concurrence. A l’heure où l’urgence climatique et la sauvegarde de notre environnement doivent être au centre des préoccupations politiques, nous demandons à la majorité provinciale de prendre davantage en compte ces aspects dans la réflexion.
Pour la méthodologie, nous remarquons que la réflexion semble se dérouler en cercles fermés, entre des acteurs issus du même monde économique et dont les préoccupations se concentrent surtour sur la simple croissance de leurs activités économiques. Nous pensons qu’il faut inclure d’autres acteurs: scientifiques, monde associatif, citoyen.ne.s, universitaires, collectifs; ce qui permettrait d’amener une réelle co-construction de la vision et d’éviter le développement trop capitaliste dénoncé dans le paragraphe ci-dessus.
Enfin, nous remarquons un manque de continuité avec les différents diagnostics territoriaux existants: le Schéma de Développement du Territoire de la Région wallonne (SDC), le contrat de développement territorial du Brabant wallon et le Plan Provincial de Mobilité. Un exemple: par rapport au Plan Provincial de Mobilité, les axes structurants ont changé. Ces différents plans doivent être pris en compte dans la réflexion pour assurer de la cohérence au sein du Brabant wallon et pour ne pas jeter aux oubliettes ces outils préexistants.
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