Survol du BW et nuisances sonores - Réponse à la lettre ouverte d'Epures ASBL

Publié le 12 mai 2014
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Voici la réponse d’Ecolo BW à la lettre ouverte aux partis politiques, publiée par Epures ASBL le 11 mai. La lettre est à lire ici : [->http://tropdebruit.be/news/lettre-ouverte-le-brabant-wallon-dans-le-dossier-des-nuisances-sonores-liees-aux-survols]

Messieurs,

Nous vous remercions pour votre interpellation.

Comme vous le savez, Ecolo est particulièrement soucieux du bien-être et de la santé des citoyens, aussi bien à Bruxelles qu’en Wallonie. L’aéroport de Bruxelles National pose problème depuis de nombreuses années, vu sa localisation peu adéquate. Il est donc nécessaire d’y apporter des solutions, mais la dispersion des nuisances n’a jamais fait partie des solutions défendues par Ecolo (à l’inverse de tous les autres partis). Nous avons donc dénoncé depuis 2010 les prémices de ce qui est devenu le plan Wathelet. Celui-ci aggrave considérablement le nombre de personnes survolées à Bruxelles et les nuisances sonores subies par ceux-ci. Les tentatives de modifications du plan suite aux plaintes massives des citoyens, des associations et à la décision de la Région bruxelloise d’introduire un recours n’auraient pas amélioré significativement la situation. Elles auraient fait repartir à la hausse les nuisances vécues à d’autres endroits, notamment en Brabant wallon, sans régler le problème de Bruxelles.

Des mesures structurelles

Pour Ecolo, il faut un moratoire sur le plan Wathelet (c’est-à-dire suspendre l’augmentation du survol de la zone du canal et la nouvelle route qui va de Evere à Watermael-Boitsfort, qui ensemble survolent intensivement plus de 400.000 Bruxellois), une étude d’incidences sérieuse et l’application de mesures structurelles. Celles-ci doivent avoir pour objectif de diminuer les nuisances sonores et environnementales ainsi que le nombre de personnes survolées, et de préserver la sécurité des citoyens.

Par ailleurs, Ecolo défend l’interdiction de toute nouvelle construction résidentielle dans les zones exposées à des niveaux de bruit supérieurs aux recommandations de l’OMS et le rachat des maisons existantes concernées au moyen d’un fonds alimenté par les compagnies aériennes en fonction du bruit généré par leurs appareil. La création d’un tel fonds d’isolation ou d’indemnisation n’est toutefois possible qu’en réduisant le nombre d’habitations survolées.

Rappelons que lorsque Isabelle Durant était Ministre des Transports, elle a proposé la concentration des vols de nuit sur la route du Ring et la création d’un fonds d’isolation. Vu l’opposition du MR et du PS, ainsi que des partis Flamands, Ecolo avait pris alors la décision de quitter le Gouvernement fédéral.

Concertation et contrôle indépendant

Par ailleurs, une réelle concertation entre la Région bruxelloise, la Région flamande et la Région wallonne doit être une priorité absolue. En effet, la Wallonie, et singulièrement le Brabant wallon, ne peut être la variable d’ajustement d’un plan qui ne tiendrait compte que des Flamands et des Bruxellois. Une solution durable doit être recherchée pour le plus grand nombre, en dehors de tout marchandage politique ou communautaire.

Dans ce cadre, il nous semble absolument indispensable de pouvoir compter sur un organe indépendant en charge du contrôle des différentes mesures mises en place. Celui-ci ne peut toutefois pas remplacer la modification des routes problématiques.

Afin de pouvoir objectiver la situation, Ecolo demande également la mise en place de mesures du bruit, comme cela se fait déjà à Bruxelles, pour évaluer les nuisances vécues par les Brabançons. Ces deux conditions sont nécessaires pour prendre les meilleures décisions possibles.

Aller à la source des nuisances

Il est également fondamental de travailler à la source, sur le nombre de survols, les horaires, les avions eux-mêmes, etc. Ainsi, Ecolo demande des solutions structurelles pour l’aéroport destinées à en faire un « city airport » de tourisme et d’affaires compatible avec sa position géographique, notamment :

o interdiction des vols de nuit, sans attendre une hypothétique décision européenne et extension des restrictions d’exploitation en vigueur la nuit jusqu’à 7 heures.

o Plafonnement du nombre de mouvements à 250.000 par an.

o Limitation du développement des vols low cost et des vols cargo, et développement de synergies entre Brussels airport et les aéroports régionaux.

o L’allongement de la piste 25L, qui permettrait aux avions de virer à gauche avant d’atteindre les zones densément peuplées.

Enfin, Ecolo estime qu’il faut privilégier le développement des autres modes de transports, comme le train à grande vitesse, tant pour le transport de personnes que de marchandises. Il faut pour cela mettre fin à la concurrence déloyale exercée par le transport aérien, notamment en raison de l’absence d’accises sur le kérosène ou de contribution au système européen de quotas de CO2. Prendre le train doit redevenir moins cher que l’avion !

Car la solution ne peut consister à déplacer les nuisances sur d’autres personnes. Dans ce dossier, Ecolo défend ce qu’il applique quelle que soit la thématique : des solutions structurelles et concertées, plutôt que des demi-mesures de court-terme.

Pour Ecolo Brabant wallon,

Audrey Martin, Alain Trussart, Sophie Vandeloise
Secrétaires régionaux

Hélène Ryckmans
Tête de liste à la Région

Marcel Cheron
Tête de liste à la Chambre