A vélo le long du RER : c'est possible !
La création d’une voie cyclable expresse parallèle au tracé du RER a été réclamée de longue date par les associations cyclistes et Ecolo. Cette revendication n’a pas été entendue par Infrabel lors de la mise en œuvre du chantier. Aujourd’hui le chantier RER est à l’arrêt pour 5 à 10 ans. Voilà l’occasion de mettre à disposition des cyclistes les infrastructures existantes. Nous demandons aux différents niveaux de pouvoir de travailler ensemble pour concrétiser le Vélo Express Régional.
« On sait que les travaux du RER dureront au moins jusqu’en 2024, que 500 millions ont été investis pour la ligne 161 et que, d’ici-là, les infrastructures en place resteront inexploitées. Pour l’instant elles ne peuvent être utilisées par les citoyens. Les voies cyclables rapides de ce type ont pourtant de nombreux avantages. Les tracés ferroviaires sont directs, présentent peu de déclivité et sont séparés de la circulation routière. Ils peuvent être aussi et parfois même plus avantageux que la voiture, si souvent coincée dans nos célèbres bouchons … » souligne Marcel Cheron, qui a posé une question parlementaire au ministre fédéral de la mobilité en ce sens. Vous trouverez la question et la réponse en cliquant ici.
Nous soutenons cette initiative pour autant qu’elle ne mette pas en péril la construction, tellement indispensable au Brabant wallon, de ce fameux RER : «Il n’est pas question de retarder ne fût-ce que d’un seul jour le chantier RER, ni d’enlever un seul euro du budget RER. Soyons clairs là-dessus. Mais en attendant, on pourrait évidemment sécuriser les infrastructures existantes et les rendre accessibles aux cyclistes. La Région, la Province, et pourquoi pas les communes, pourraient supporter les coûts d’équipements », insiste David da Câmara Gomes, échevin de la mobilité à Ottignies-Louvain-la-Neuve.
Pour Ecolo, il est cependant hors de question de brader la sécurité des usagers qui circuleraient sur le VER. La proximité du train à grande vitesse présente des dangers non négligeables – dont le phénomène dit d’ « aspiration-répulsion ». La sécurisation du VER, via notamment une barrière élevée le séparant des rails, est une condition indispensable à sa mise en place. Cela aura un coût dont il faut tenir compte mais, sachant que beaucoup d’endroits sont déjà équipés de clôtures, le coût de cette sécurisation constitue un investissement tout-à-fait supportable.
Une fois le trajet sécurisé, les cyclistes pourront profiter d’un espace qui leur est réservé, loin du trafic routier. Selon Christophe Lejeune, conseiller communal à Wavre et habitué des trajets vers Bruxelles en vélo, les dangers du partage de la route avec les voitures et les camions sont importants. « Je risque ma vie à chaque carrefour, chaque sortie de parking. Si ce VER était accessible, je l’emprunterais sûrement, même si c’est un détour pour moi. »
Pour Isabelle Hinderyckx, échevine à La Hulpe, et Philippe Lauwers, conseiller communal à Rixensart, les habitants de leurs communes respectives seraient ravis de pouvoir rejoindre Bruxelles, et chacune des entités le long de la ligne, en vélo par une voie en « site propre ». Avec l’expansion du vélo électrique, ce genre de trajet n’est plus réservé aux plus sportifs d’entre nous.
« Nous savions que le député provincial Marc Bastin partage notre vision de la nécessité de favoriser la circulation à vélo. Au-delà de la prime pour l’achat de vélos électriques et la mise en place du réseau provincial cyclable à points nœuds, que nous avions initié, ce projet VER serait l’occasion pour la province d’enrichir ce réseau d’axes rapides et sécurisés vers la capitale. Y investir financièrement serait significatif de notre contribution concrète à une mobilité multimodale de qualité sur notre territoire. Par ailleurs, des bus empruntent l’autoroute depuis des années. Pourquoi pas des vélos en parallèle aux trains? », explique Alain Trussart, chef de groupe Ecolo au conseil provincial.
« Nous espérons vraiment que la concertation entre les différents niveaux de pouvoir aboutira à la concrétisation d’un VER temporaire sur le RER, conclut Hélène Ryckmans, députée régionale. Nous souhaitons également qu’à moyen terme soit étudiée la faisabilité technique et financière de la mise en place d’un réseau cyclable express permanent le long des voies ferrées, comme cela se fait déjà avec succès en Flandre. »