Encourager les alternatives à la voiture

La situation

Tout le monde l’aura déjà vécu : à l’heure de pointe du matin, le trafic sur les voiries supracommunales du Brabant wallon est saturé ou arrêté sur près de 80 km, soit 6,5 % du réseau. Et le taux de congestion augmente chaque année. Pour 2030, le Bureau fédéral du Plan annonce une croissance de 30 % des transports routiers en Belgique. Proche de Bruxelles, traversé par des axes routiers importants et très attractif, le Brabant wallon est particulièrement concerné par l’enjeu de la mobilité.

Cet enjeu, en BW, ne se résume pas à des navettes domicile-travail vers Bruxelles. Les échanges intra et interprovinciaux sont de plus en plus nombreux. Les trajets locaux sont également sous pression : les centre-villes, uniquement dédiés à la voiture, sont congestionnés. Ils doivent évoluer vers une mobilité repensée et apaisée.

De plus, les principaux pôles d’activités et d’emplois du BW ont été développés en rase campagne, éloignés des transports publics et souvent uniquement atteignables en voiture. L’exemple du zoning Nord de Wavre est particulièrement flagrant.

L’offre de transport public est grande, mais pas partout : l’est est oublié, malgré son dynamisme démographique. Et l’offre des transports publics est inadaptée, car orientée pour répondre aux besoins de la mobilité scolaire des 12-24 ans en concentrant les efforts entre 8h et 9h et entre 16h et 17h, pas pour répondre aux besoin des travailleurs ou des loisirs.

Le projet d’Ecolo

Dès lors, il est nécessaire de créer une vision globale de la mobilité du BW, qui articule correctement les petits trajets de proximité avec les grands axes vers les pôles d’activité : une desserte fine de transports doux doit partir des centres et des villages, pour mener aux grands axes avec une meilleure offre de transports publics rapides. La mobilité alternative (transports en commun, vélo) doit être soutenue en priorité, vers les pôles d’emploi et dans les centres, sous peine de voir le BW perdre son attractivité économique sous le poids des bouchons. Enfin, puisqu’on sait que d’ici 2030, près de 70 % des déplacements ne seront plus liés au travail et à la scolarité, il faut adapter les réseaux à cette nouvelle donne.

Sachant qu’en Wallonie, les émissions de gaz à effet de serre issues du transport représentaient, en 2009, 25,6 % des émissions totales de gaz à effet de serre, il est plus que temps d’agir pour une mobilité plus durable. Les communes et la province du BW disposent de leviers importants.

Mesures

 

1. Transports en commun

 

Les trains

Même si la compétence n’est ni provinciale, ni communale, les autorités du BW peuvent exercer un rôle de pression pour faire bouger la SNCB.

  • Réouvrir les gares de Clabecq et de Bierghes
  • Augmenter la fréquences dans les petites gares : des gares comme Profondsart ou Villers-la-Ville doivent être desservies toutes les heures le weekend.
  • Augmenter la fréquence les weekends et l’amplitude horaire des trains : il faut plus de trains les soirs et weekends, et les trains doivent circuler plus tard.

Les Bus

  • Favoriser les liaisons supracommunales assurées par des bus rapides : ils auront une vitesse commerciale d’au moins 50 km/h et une fréquence de 3 passages par heure en pointe et de 2 passages par heure en heure creuse, soirée et weekend.
  • De manière générale, aménager les voiries pour accélérer la vitesse commerciale et rendre prioritaires les conforto et rapido.
  • Créer une desserte permanente sur la N4 entre Gembloux et Louvain-la-Neuve : celle-ci constitue une colonne vertébrale, complétée par d’autres moyens de transport de proximité qui amènent aux arrêts situés sur la N4.
  • Prolonger le bus Conforto C, qui relie Louvain-la-Neuve, Wavre et Bruxelles via la E411, jusqu’à la sortie 11 (Thorembais St-Trond). En effet, la E411 est de plus en plus souvent embouteillée jusque la sortie 11. La bande d’arrêt d’urgence doit être ménagée à partir de Thorembais pour permettre au bus d’y circuler.
  • Faciliter la correspondance entre le Conforto C (Bxl-LlN) et le R (LlN-Jodoigne)
  • Renforcer l’offre TEC du parking multimodal de haut-Ittre vers la gare de Braine-L’Alleud.
  • Financer les projets de Proxibus, sur base d’une analyse des besoins. Ces bus de proximité permettent d’alimenter les grands axes et les points-noeuds des transports en commun (gares, arrêts rapido…).
  • Améliorer les aménagements des arrêts TEC et installer des consignes sécurisées pour les vélos dans les arrêts importants.
  • Élargir les heures de pointe, qui sont actuellement trop focalisées sur les horaires scolaires pour permettre aux travailleurs d’en bénéficier.
  • Là où c’est possible et pertinent, aménager bandes spécifiques et sites propres pour les bus.

2. Modes de déplacements doux

 

Cyclistes

  • Créer un service vélo centralisé en BW, qui dispose d’une expertise spécifique et qui coordonne, oriente et évalue les investissements publics des communes et de la province.
  • En tout état de cause, tenir compte des analyses déjà réalisées au niveau de la province pour prioriser les investissements en matière d’infrastructures cyclables.
  • Multiplier les infrastructures qui réservent une partie de la voirie aux vélos. Notamment, sur les voiries qui font lien entre les pôles. En effet, le développement du vélo électrique augmente la portée des trajets quotidiens « faciles » à 10km. La N4, la N5, et toutes les voiries principales qui mènent vers des pôles d’activité et d’emploi (Tubize, Nivelles, Braine-L’alleud, Waterloo, Wavre, Mont-Saint-Guibert, Ottignies-LLN, Jodoigne) doivent être équipés de pistes cyclables séparées des routes par une barrière physique.
  • Poursuivre le développement du réseau des « points-noeud » (réseau cyclable balisé), en créant des infrastructures adaptées aux vélos sur ces itinéraires. Plus de 75 % du réseau des points-noeuds ne dispose pas d’aménagement adapté au vélo, et partage la voirie avec les autres modes de transport sans séparation physique. A l’horizon 2024, ce chiffre doit tomber à 50 % du réseau des PN. Toutefois, ces infrastructures mises en place en faveur des cyclistes doivent varier selon la vitesse des voitures qui circulent en voirie : une route limitée à 30 ou 50 km/h ne nécessite pas le même degré de sécurisation qu’un tronçon à 90.
  • Développer des « rues cyclables » (rues dans lesquelles les vélos sont prioritaires et la vitesse limitée à 30km/h) aux abords des écoles, dans les villes et villages.
  • A l’image de ce qui s’est fait à Walhain, transformer les « hyper-centres » villageois en zone 30. Ce type de mesure permet de sécuriser les trajets à vélo et à pied, notamment pour les enfants qui se rendent à l’école.
  • Partout où c’est possible, mettre en place les règles prévues par le code de la route qui facilitent la vie des cyclistes : « tourne à droite » aux feux, SUL,…
  • Les aménagements cyclables se font en concertation avec les organisations qui disposent de l’expertise voulue : Gracq, Provélo…
  • Prévoir le budget pour l’entretien, la réparation, et le balayage/déblayage des pistes cyclables.
  • Adapter les zonings, les quartiers d’habitations et les nouvelles voiries aux besoins des modes de déplacement doux : voiries adaptées, parkings sécurisés, etc.
  • Créer des cheminements piétons et cyclables sécurisés vers les gares et écoles.
  • Aménager des axes pénétrants vers Bruxelles depuis Rixensart/La Hulpe/GrE/Waterloo.
  • Réduire la vitesse sur les voiries à 2×1 bande entre les agglomérations à 70 km/h. La densité de population en BW ne justifie pas des vitesses de 90km/h. Ces voiries sont souvent empruntées par les cyclistes, notamment les enfants, qui sont mis en danger par ces vitesses élevées.

Piétons

  • Développer une cartographie des sentiers du BW, pour une exploitation quotidienne et touristique.
  • Préserver les sentiers, et prévoir la réhabilitation des sentiers dégradés ou inutilisés.
  • Renforcer la sécurité des piétons par l’installation (ou la réfection) de trottoirs là où c’est nécessaire. Ces accès doivent aussi être pensés pour les PMR.
  • En priorité, soigner les accès directs aux abords des gares et écoles.
  • Améliorer l’accès aux bâtiments publics

3. Intermodalité

  • Développer un réseau de « smart mobility » qui peut fournir, via une application et un site web, toutes les infos pour une mobilité concrète et rapide d’un point à l’autre du BW, en mixant tous les modes de déplacement.
  • L’intermodalité se construit également sur le transport de marchandises, qui est appelé à une forte croissance au cours des prochaines années. Un des enjeux sera de mettre le focus sur le transport se par voie fluviale : développer les ports de Virginal (Ittre) et de Clabecq (Tubize).

4. Infrastructures routières

  • Développer des parkings de covoiturage/dissuasion à chaque échangeur autoroutier.
  • Aménager l’accès au parking RER de LLN depuis la E411.
  • Aménager au plus vite un passage sous voirie au rond-point de Corroy, pour fluidifier le trafic entre la N25 et la N4. Les modes doux doivent y être en sécurité.
  • Limiter le passage des poids lourds dans les villages et certains centre-villes.