Le Brabant wallon à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique

La situation

D’un côté, le risque d’un incident nucléaire encouru par la Belgique ne fait que s’aggraver avec la vétusté de ses centrales, sans parler de l’enfouissement des déchets radioactifs que nous léguons à nos enfants. De l’autre, la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) représente 65 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et contribue largement au réchauffement climatique, réchauffement que les états de la planète se sont pourtant promis d’endiguer en signant l’accord de Paris le 12 décembre 2015. On le voit, on le sait : l’énergie est un enjeu environnemental, politique et économique essentiel pour l’avenir de l’humanité.

En Belgique, en 2016, les émissions de GES étaient réparties comme suit : ± 10 % en provenance de l’agriculture, ± 20 % du chauffage, ± 22 % du transport (dont la quasi totalité est produite par le transport routier), ± 30 % de l’industrie (hors secteur énergétique) et ± 17 % du secteur industriel énergétique.

Le projet d’Ecolo

A l’échelle provinciale, pour faire face aux enjeux de l’énergie, Ecolo Brabant wallon propose de travailler sur 3 axes :

  1. Investir dans l’utilisation rationnelle de l’énergie des bâtiments
  2. Investir dans la mobilité douce et les transports publics
  3. Auto-produire la totalité de l’électricité du Bw à l’aide du renouvelable à l’horizon 2050

Nos propositions

 

1. Investir dans l’utilisation rationnelle de l’énergie par les bâtiments

Le chauffage représentant 20 % des émissions de gaz à effet de serre, il est important de s’y attarder : consommer moins, consommer mieux et consommer autrement. On pense évidemment à l’isolation des bâtiments mais également aux matériaux qu’on utilise dans la construction, à la régulation des installations de chauffage et à la régulation des consommations électriques. Nous proposons notamment :

  • Encourager et aider les communes à s’engager dans la Convention des maires pour le climat et dans le programme wallon « POLLEC »
  • Apporter un soutien aux communes qui veulent accompagner les ménages à investir dans l’isolation de leur logement; en s’inspirant de l’expérience « Renov Energie » pratiquée à Gembloux et Namur.
  • Inclure des éléments de développement durable « énergie et matériaux » dans les cahiers des charges des bâtiments construits et rénovés par les pouvoirs publics.
  • Soutenir la diffusion de l’information des primes énergie proposées par la Région.
  • Instaurer une prime provinciale à la qualité des matériaux utilisés dans la construction des habitations : une prime aux isolants naturels, à la qualité écologique des matériaux et leur caractère démontable.
  • Soutenir le développement de l’éclairage intelligent, sur la voie publique et dans les bâtiments.

2. Miser sur la mobilité douce et les transports publics

L’impact du transport routier sur le climat est énorme. Et travailler pour le réduire constitue un véritable défi, surtout pour une région comme le Brabant wallon qui ne fait que se développer. Nous proposons notamment :

  • Adopter une politique d’aménagement du territoire centrée sur la mixité des fonctions et une politique de centres.
  • Travailler prioritairement sur les déplacements domicile-travail et domicile-école, qui sont des déplacements réguliers, pour lesquels un transfert modal est donc plus facile.
  • Développer les réseau de bus rapides sur les grands axes routiers du Brabant wallon, principalement à destination des zones d’activité économiques mal desservies en transport en commun.
  • Développer le réseau cyclable sécurisé entre les communes, en privilégiant les accès vers les lieux qui concentrent l’emploi.
  • Poursuivre la politique provinciale de prime à l’achat de vélos électriques.

⇒ Voir aussi programmes Urbanisme et Mobilité

3. Auto-produire la totalité de l’électricité consommée en Bw à l’aide du renouvelable en 2050

Selon L’IWEPS, la consommation finale en électricité du Brabant wallon est de 2275 Gwh. Il faut bien sûr couvrir les besoins des 155.000 ménages mais il y a aussi les industries, les commerces, les bureaux… Il s’agit à la fois de produire de l’énergie verte, et de diminuer nos consommations.

En 2017, la production nette en énergie renouvelable du Bw s’élevait à 142 Gwh, répartis comme suit :

  • Solaire : 59 % (= 83,78 Gwh), c’est-à-dire plus de 14.000 maisons avec des panneaux photovoltaïques.
  • Éolien : 31 % (= 44, 02 Gwh), c’est-à-dire 27 éoliennes, principalement localisées à Perwez (16 mâts) et Villers-la-Ville (11 mâts)
  • Biomasse : 10 % (=14,2 Gwh), c’est-à-dire 7 sites de production via la Biomasse (5 filière gaz et 2 filière huile).
  • Hydraulique : la production du Brabant wallon est négligeable.

Partant de là, si nous voulons assurer nos propres besoins en électricité avec de l’énergie renouvelable à l’horizon 2050, nous devons bâtir un scénario énergétique. Voici un scénario potentiel.

Utilisation rationnelle de l’énergie

C’est une évidence : l’énergie la plus respectueuse de l’environnement, c’est celle qu’on ne consomme pas. Il y a encore beaucoup de choses à faire en vue de diminuer notre consommation électrique.

Propositions :
  • Poursuivre et renforcer leurs initiatives de sensibilisation et d’information à la population en matière d’économie d’électricité via des campagnes de communication.
  • Favoriser les initiatives de réduction des consommations électriques des bâtiments publics : remplacement des appareils énergivores, réduction de consommation de l’éclairage public, interrupteurs munis de détecteurs de présence, …
  • Soutenir les entreprises et les commerces qui s’engagent dans des projets de réduction de leur consommation d’électricité : éclairage des vitrines de magasins, éclairage en entreprise, meilleure isolation des bâtiments pour éviter le recours à la climatisation en été, …

Éolien

Lors de la législature régionale 2009-2014, les ministres écolos de l’énergie et de l’aménagement du territoire ont objectivé le potentiel éolien wallon dans un document appelé « cadre éolien ». Quels sont les sites propices au développement d’éoliennes ? Quelle serait la répartition optimale de celles-ci sur le territoire wallon ? Aujourd’hui, ce plan n’a toujours pas été approuvé par le parlement wallon. Il permettrait pourtant de favoriser les investissements privés, publics et citoyens pour produire un maximum d’électricité avec un minimum de mâts.

Si nous voulons travailler à l’autonomie électrique du Brabant wallon, il s’agit de réaliser son potentiel éolien.

Propositions :
  • Intervenir, à partir du Brabant wallon, en faveur de l’adoption d’un cadre éolien par le parlement wallon.
  • Réaliser d’initiative le potentiel éolien du Brabant wallon, sur base des données ayant été objectivées lors de l’élaboration du cadre éolien.
  • Favoriser un modèle mixte d’investissement privé, public et citoyen.

Biomasse

L’activité agricole en Brabant wallon et l’agroforesterie génèrent des déchets, qu’il est possible de valoriser dans des centrales électriques fonctionnant par la combustion de biomasse (écorces non utilisées en papeterie, plaquettes forestière et broyat) ou des biogaz produit par la méthanisation des matières organiques (le compostage à grande échelle). Engie évalue le potentiel de production du Brabant à 1400 Gwh, c’est-à-dire à plus de la moitié de la consommation actuelle.

Propositions :
  • Réaliser le potentiel d’ouverture de nouvelles centrales biomasse en Brabant wallon :
    • via l’exploitation des déchets générés par le passage aux poubelles à puces
    • via l’exploitation des déchets agricoles
  • Étudier puis réaliser le potentiel d’ouverture de centrales de biomasse par combustion des broyats et déchets verts.

Solaire

Aujourd’hui, 14.000 des 155.000 habitations du Brabant wallon sont équipées en panneaux solaires. Le potentiel de développement solaire est important. Il est possible d’équiper les toitures des particuliers, des entreprises, des écoles, des bâtiments publics et de mette en place des centrales de panneaux solaires.

Propositions :
  • Réaliser le potentiel solaire du Brabant wallon.
  • Favoriser un modèle mixte d’investissement privé, public et citoyen.
  • Poursuivre la politique provinciale de prime à l’achat de vélos électriques.

⇒ Voir aussi programmes Urbanisme et Mobilité