Fin 2022, comme dans tous les pouvoirs locaux, nous avons discuté du budget provincial 2023

La majorité MR-PS a évoqué les difficultés pour clôturer cet exercice : l’inflation galopante qui fait grimper les prix de toutes les fournitures et les services ; l’indexation automatique des salaires qui provoque une augmentation sensible des charges pour payer le personnel ; la crise des prix de l’énergie qui multiplie par 3 ou 4 les montants à débourser : et enfin la contribution provinciale au financement de la zone de secours du Brabant Wallon qui augmente d’année en année pour atteindre plus de 13 millions en 2023.

Depuis trois ans maintenant, la Province est confrontée à des difficultés budgétaires liées au financement de la zone de secours. Cette disposition, prise lors de la déclaration de politique régionale Wallonne, permet aux communes de moins y contribuer, mais oblige la province à dégager des montants importants.

La majorité MR-PS a annoncé, dès les premières difficultés , qu’elle ne toucherait pas à la fiscalité provinciale (ce n’est pas le moment d’augmenter les impôts…) ni au personnel (pas de coupes sombres dans les effectifs, juste un dispositif de non-remplacement en cas de départ naturel…). Ce ne sont pas ces postes-là qui serviraient de variable d’ajustement.

Nous reconnaissons sans peine cette situation, et nous pouvons souscrire aux décisions. La situation impose cependant de faire des choix importants de réduction de dépenses. Si on n’augmente pas les recettes, si on ne touche pas au personnel, si les dépenses de fonctionnement augmentent, il ne reste pas grand-chose pour équilibrer le budget, n’est-ce pas ?.

En 2021 et 2022, la majorité MR-PS avait annoncé une réduction des subventions de l’ordre de 5% puis de 10%, sans discernement, de manière purement linéaire.

Dans la déclaration de politique provinciale de 2018, la majorité MR-PS annonçait qu’elle allait procéder à une revue détaillée de l’ensemble des dépenses provinciales, afin de déceler entre elles celles qui apportaient une réelle plus-value.

Depuis le début de la législature, ECOLO demande à la majorité MR-PS où en est ce travail, où en est ce nécessaire élagage des petits gestes sans intérêt collectif, où en est le résultat de ces arbitrages entre toutes les dépenses ? On nous a toujours répondu, très évasivement, que ceci se faisait sans grande révolution, petit à petit.

Faute de réponse satisfaisante, nous nous sommes penchés très minutieusement sur le tableau budgétaire 2023. Nous avons remarqué  que:

  • très peu (moins de 2%) des libellés budgétaires persistaient
  • l’ensemble des politiques historiques de la province subsistaient et aucun chapitre général du budget ne disparaissait. (pour les initiés, on a bien vu des regroupements de postes, mais pas de suppressions)
  • les montants prévus continuaient de diminuer. Surtout aux soutiens au monde associatif, aux porteurs de projets collectifs, aux citoyens actifs.

A notre étonnement, la majorité MR-PS nous a précisé que c’était cela les choix tant attendus. Pour sauvegarder les finances provinciales, leur choix est donc de ne rien supprimer mais de réduire tout, un petit peu et partout, . Nous, nous appelons cela la râpe à fromage, retirer une couche à chaque fois…

Les associations et les projets collectifs sont eux aussi soumis aux augmentations générales que nous développions plus haut. La majorité leur renvoie en fait les difficultés que la province ne peut pas gérer elle-même. Nous dénonçons cette façon de faire.

Nous avons relevé 54 réductions de subvention à des associations diverses, pour un total de plus de 850.000 € ! C’est cela la politique de la majorité MR-PS : réduire les subventions de soutien aux associations du Brabant Wallon.

Nous avons donc déposé des amendements au budget 2023 pour que ces associations récupèrent le montant de leur soutien. Et vous savez quoi ? Ces amendements ont été refusés par la majorité MR-PS.

Ne cherchez pas, les soi-disant choix « douloureux » (sic) de la majorité, c’est en fait de mettre tout le monde dans la difficulté plutôt que de soutenir uniquement les politiques qui apportent une plus-value au territoire provincial.

Thierry Meunier,

Chef de groupe ECOLO à la Province