Le 8 octobre dernier, le groupe de travail « Environnement » du Conseil 27+1 de la Province du Brabant wallon s’est réuni. A cette occasion, un projet de liaisons du maillage écologique en Brabant wallon a été présenté et les autorités provinciales ont invité les communes de la Province à remettre leur avis sur ce projet pour le 11 décembre 2020.

La Régionale Ecolo Brabant wallon, en concertation avec ses locales communales, salue cette initiative de la Province qui a pour objectif d’offrir une cartographie sur laquelle les opérateurs pourront s’appuyer en vue de préserver et de renforcer le réseau écologique sur le territoire provincial.

Nous pensons que cette cartographie peut constituer un outil efficace pour atteindre les objectifs mentionnés dans le chapitre 16 de la Déclaration de Politique Régionale « La nature et la Biodiversité » si elle adopte une vision suffisamment ambitieuse. Pour rappel, ces objectifs régionaux visent à enrayer le déclin de la biodiversité d’ici 2030 en Wallonie pour aboutir à terme à une biodiversité préservée, restaurée, reconnue pour sa valeur ainsi que pour sa contribution à la prospérité de notre société et au bien-être humain.

Pour ce faire, nous formulons quelques suggestions et points d’attention pour le développement et l’utilisation de cet outil provincial.

Il serait essentiel de ne pas limiter la cartographie aux zones d’intérêt écologique du réseau qui bénéficient déjà d’un statut de protection, mais d’inclure aussi d’autres zones – actuellement – sans statut de protection qui présentent pourtant un intérêt réel en termes de biodiversité. En effet, le Gouvernement wallon a annoncé la création annuelle de 1000ha de nouvelles réserves naturelles. La carte permettrait alors d’identifier, au sein du Brabant wallon, les zones qui seraient prioritaires pour bénéficier de cette protection.

Nous voyons dans cet outil une opportunité de reconstitution d’éco-systèmes qui serait en adéquation avec la stratégie régionale YesWePlant. Il s’agirait d’identifier des zones qui pourraient, suite à des aménagements et une gestion spécifique, retrouver un intérêt écologique et participer à rendre le territoire plus résilient notamment face au dérèglement climatique (par exemple en privilégiant les essences plus adaptées à ces changements).

Nous suggérons également d’élargir le tracé des zones de liaisons, actuellement dessiné schématiquement, afin d’inclure des zones intéressantes qui se situeraient à proximité.

Cette vision ambitieuse de la cartographie permettrait non seulement l’élaboration de plans d’actions communaux et intercommunaux plus adéquats pour préserver et restaurer la biodiversité mais aussi de donner une grille de lecture pertinente à la Province qui devra évaluer et sélectionner ces projets pour lesquels un soutien provincial sera sollicité.

Elle permettra également de déterminer les zones urbanisables qu’une future et nécessaire révision du plan de secteur devrait prioritairement changer de statut afin de préserver au maximum leur place dans le réseau écologique. Dans le même esprit, l’imposition de contraintes particulières lors de l’octroi de permis pour des projets au sein de zones d’intérêt écologique pourrait plus facilement être envisagée pour que leur impact sur le réseau soit le plus réduit possible.

Un tel travail d’amélioration de la cartographie proposée ne peut évidemment pas se passer d’une collaboration étroite avec les naturalistes et les différentes associations qui les regroupent.

 

Hélène Ryckmans

Députée wallonne, Députée au Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles, Sénatrice

 

Philippe Evrard, Laurent Masson et Coralie Vial

La coprésidence régionale